








Célébration du Dimanche de Pâques 12 avril 2020
Chères et chers tous,
aux familles qui souhaitent célébrer Pâques avec leurs enfants,
je propose de suivre la méditation composée par Anne pour le Jeudi Saint, s'ils ne l'ont pas déjà célébrée, car le style de notre catéchète professionnelle est parfaitement adapté à leurs âges.
La célébration que je vous propose sera davantage appréciée des adultes qui cherchent à réfléchir le sens de Pâques.
Pour commencer, nous prions:
Seigneur notre Dieu,
devant toi nous nous tenons,
chacune chacun dans sa maison,
mais réunis en esprit,
en ce jour de Pâques.
Ouvre nos esprits,
à l'écoute de ta Parole,
et fortifie nos coeurs,
quand l'obscurité nous gagne.
Amen.
Un premier constat, non sans humour:
Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié: il est ressuscité, il n'est pas ici; voyez l'endroit où on l'avait déposé (Marc 16,6).
Voici la ville de Nazareth, que j'ai photographiée le 30 juillet de l'an passé (2019). Rien ne distingue cette agglomération d'une autre ville. Il s'agit pourtant du lieu d'enfance de Jésus, le Christ.
Il en va de même des endroits supposés de sa résurrection, qui n'en gardent aucune trace, si ce n'est les échoppes pour touristes en "terre sainte"; une terre qui n'est d'ailleurs pas plus sainte que les autres lieux sur Terre, du moins selon l'esprit du protestantisme.
Donc, la consigne "voyez l'endroit où on l'avait déposé" (ci-dessus) ne fonctionne plus aujourd'hui, car justement, on ne voit plus rien!
Nous n'avons plus aucun repère physique sur lequel fonder notre foi. Donc notre foi est une réalité essentiellement spirituelle.
Pleurer comme une madeleine:
Le mot "madeleine" vient de Magdala, le lieu d'origine d'une célèbre "amie" de Jésus: Marie Madeleine. La nature exacte de leur relation a fait couler beaucoup d'encre.
L'expression "pleurer comme une madeleine" provient de ce texte de Pâques, dans l'Evangile de Jean, au chapitre 20,11-18:
Marie était restée dehors, près du tombeau, et elle pleurait. Tout en pleurant elle se penche vers le tombeau et elle voit deux anges vêtus de blanc, assis à l’endroit même où le corps de Jésus avait été déposé, l’un à la tête et l’autre aux pieds.
« Femme, lui dirent-ils, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répondit : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l’a mis. »
Tout en parlant, elle se retourne et elle voit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était lui.
Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? qui cherches-tu ? » Mais elle, croyant qu’elle avait affaire au gardien du jardin, lui dit : « Seigneur, si c’est toi qui l’as enlevé, dis-moi où tu l’as mis, et j’irai le prendre. »
Jésus lui dit : « Marie. » Elle se retourna et lui dit en hébreu : « Rabbouni » – ce qui signifie maître.
Jésus lui dit : « Ne me retiens pas ! car je ne suis pas encore monté vers mon Père. Pour toi, va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu. »
Marie de Magdala vint donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur, et voilà ce qu’il m’a dit. »
Une des caractéristiques communes des textes de résurrection est de souligner l'incapacité des disciples à croire que Jésus, le crucifié, est vivant. Cela nous rassure: ils sont comme nous: Incrédules! Le plus souvent, nous sommes en effet dans l'incapacité de croire le miracle ou le mystère de Pâques.
Le protestantisme a toujours souligné que la foi était autre chose que la croyance en un événement surnaturel. Croire en Jésus-Christ, croire qu'il vit en nous, qu'il est notre Vie, cela est toute autre chose que d'être certain des faits exacts qui se sont produits il y a deux millénaires. La foi se situe avant tout dans le présent de notre existence, et non dans le passé.
Nous sommes unis au Christ dans la foi:
L'apôtre Paul, qui était contemporain de Jésus mais ne l'a jamais rencontré en chair et en os, nous explique comment nous sommes unis au Christ dans la foi (Romains 6,4-5):
Par le baptême, en sa mort, nous avons donc été ensevelis avec lui, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous menions nous aussi une vie nouvelle.
Car si nous avons été totalement unis, assimilés à sa mort, nous le serons aussi à sa résurrection.
Le baptême dont parle Paul n'est pas nécessairement physique, il s'agit d'une transformation intérieure. Son explication ne ressemble pas aux récits de résurrection des Evangiles.
L'apôtre veut expliquer comment des croyants qui n'ont jamais rencontré Jésus de son vivant - comme nous - peuvent vivre en étant néanmoins unis à Christ dans la foi.
En résumé: Si nous sommes morts avec Christ, nous ressuscitons aussi avec lui. Cette mort et cette résurrection se déroulent dans notre vie spirituelle présente. Elles représentent le vécu particulier de la foi qui nous rend solidaires de la mort et de la résurrection du Christ.
Le Christ est ici compris comme une réalité divine universelle, manifestée dans le monde au travers du personnage historique de Jésus de Nazareth, et appelée à s'inscrire dans nos vies humaines individuelles et collectives. Le Christ est une puissance qui nous transforme.
D'un point de vue spirituel, le temps et la distance qui nous séparent de Jésus dans l'histoire n'ont plus d'importance. Nous vivons avec lui un destin commun, dans la foi en Dieu.
Il est intéressant de constater que selon Paul, le chrétien vit à la fois la mort et la résurrection du Christ. Les deux réalités, la nuit et la lumière, sont toutes deux présentes dans nos vies.
Nous ne sommes pas encore au ciel, loin de là, mais déjà l'espérance de la foi rayonne dans nos coeurs, nous aidant à "garder la tête hors de l'eau" dans toutes les épreuves qui nous arrivent.
Pour l'apôtre Paul, la fête de Pâques a lieu tous les jours de l'année, de même que Vendredi Saint. Les deux aspects de la souffrance et de la joie coexistent tout au long de notre vie.
Les noces de l'agneau dans l'Apocalyse:
Alors sortit du trône une voix qui disait :
Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs,
vous qui le craignez, petits et grands !
Et j’entendis comme la rumeur d’une foule immense,
comme la rumeur des océans,
et comme le grondement de puissants tonnerres.
Ils disaient : Alléluia !
Car le Seigneur, notre Dieu souverain, a manifesté son Règne.
Réjouissons-nous, soyons dans l’allégresse et rendons-lui gloire,
car voici les noces de l’agneau.
Son épouse s’est préparée,
il lui a été donné de se vêtir d’un lin resplendissant et pur,
car le lin, ce sont les œuvres justes des saints.
(Apocalypse 19,5-8)
En se servant du style littéraire de la vision, l'apôtre Jean, ou plus vraisemblablement l'un de ses disciples, nous décrit l'avenir éternel des élus. Nous sommes dans le règne de Dieu, qui parle depuis son trône.
Il est intéressant de constater que la réalité impressionnante et inquiétante du grondement du tonnerre coïncide avec l'allégresse des noces de l'agneau, c'est-à-dire le mariage de l'agneau, qui représente le Christ, avec l'épouse, qui représente l'Eglise également purifiée.
La description du ciel se présente comme une grande synthèse et une grande récapitulation finale des réalités terrestres, dont les incompatibilités sont surmontées dans une seule réalité divine qu'il nous est impossible de comprendre autrement qu'au moyen de symboles illustrant les réalités d'ici-bas.
Mais c'est bien vers cette réalité glorieuse que nous conduit la résurrection de Pâques !
Donc, je n'exagère pas en vous souhaitant : "Joyeuses Pâques !", même en présence du coronavirus qui nous donne bien du fil à retordre.
C'est en pensée avec les ainés de la Résidence Les Roches, à Orvin, qui lors de chaque culte me demandent de chanter ce cantique "A toi la gloire", que je vous invite à chanter en communion avec toute l'Eglise.
Paroles Alléluia 34-18.
Musique Alléluia 34-18.
Le Notre Père, pour terminer:
Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne,
que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos
offenses,
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous laisse pas entrer en tentation,
mais délivre-nous du Mal.
Car c’est à toi qu’appartiennent le règne,
la puissance et la gloire
aux siècles des siècles. Amen.
Que la bénédiction repose sur votre maison.
Amen